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Jessica Rabote (Médéa Anselin), diva d’Hippocampe. ©Margot Briand

Hippocampe

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Le drag est dans l’air et gagne en visibilité, avec Peggy Lee Cooper en fer de lance, le succès de Drag Race Belgique (la RTBF annonce pour 2024 une saison 2 du show de téléréalité), et les plus discrètes mais non moins précieuses lectures pour enfants et ados d’Unique en son genre, pour ne citer que quelques exemples.

Après des bancs d’essai, de l’accompagnement, une esquisse présentées aux Tanneurs (5 baby-drags dans un spectacle au format XS, en février 2022), la performeuse, comédienne et metteuse en scène trans Lylybeth Merle et ses acolytes drag queens et kings ont créé, au printemps dernier, le cabaret Hippocampe au Studio Varia. Le revoici pour quelques soirs à la Balsamine.


Drag Couenne (Adrien de Biasi), qui a remporté la première saison de Drag Race Belgique, compte parmi les performeureuses d’Hippocampe. © Margot Briand
Lamé, sequins et paillettes dehors, pilou et flanelle dedans.

Une création collective, composite par nature, avec ses numéros enchaînés, où l’extravagance se double de bienveillance. Lamé, sequins et paillettes dehors, pilou et flanelle dedans. Dans la salle et sur scène, il y a du velours et des spots, des podiums et marches, et même une loge qui révélera son intimité. Parce que le show de cette éclectique bande de performeureuses suppose autant d’emphase que de confidence. C’est dans ces interstices, tendres ou rugueux, ludiques ou escarpés, qu’Hippocampe cueille son public composite.


Jean Cloud (Laure Lapel), MC de la soirée. ©Anna Solomin

À l’intersection de la bricole et de l’institution, soit du cabaret et du théâtre – les deux mondes qui ont vu grandir Lylybeth Merle –, éclot un univers qui conjugue ces codes, les fond pour en faire à la fois un terrain de jeu et un espace de soin. «Ce soir nous célébrons le droit à l’erreur, à l’accident, à la sincérité. Nous revendiquons la puissance de la vulnérabilité», a annoncé Dame Lylybeth avant l’entrée en salle. «Ici, toutes les émotions et réactions sont bienvenues et autorisées», indiquera Jean Cloud, MC de la soirée, à l’orée du spectacle. Tous les genres aussi, tous les corps, toutes les croyances, toutes les failles. Au creux desquelles, si rien ne les comble jamais entièrement, on peut rêver d’habiter ensemble.


Performances Blanket La Goulue, Massimiliano Mucedda; Chaymi Blu, Melissa Diarra; Drag Couenne, Adrien de Biasi; Jean Cloud, Laure Lapel; Dame Lylybeth, Lylybeth Merle; Mama Tituba, Joy Gervais; Tea Tree, Marie Burki; Mario Lapoutre, Anna Solomin; Jessica Rabote, Médéa Anselin; Rose Gigot, Zaëll De Coster; Coucou, Tom Geels | Mise en scène Lylybeth Merle | Son Baxter Halter | Lumières Louis Viste | Scénographie Camille Collin | Régie générale Clara Cmb | Collaboration technique et logistique Anna Solomin | Documentaire et vidéo Élisa Vdk | Développement, production, diffusion Habemus papam


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