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Bye Bye Tibériade ©Lina Soualem

Bye Bye Tibériade

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«Avez-vous vu mon âne?» «Avez-vous vu mes vaches?» «Il interrogeait ainsi les passants mais c’était comme une question posée au monde. Hosni mourut de chagrin.»

Ce passage contient toute la tragédie des déplacés. En retraçant l’histoire de sa famille, sur quatre générations de femmes, l’actrice et cinéaste Lina Soualem nous parle d’un peuple et de son exode, donnant une teinte intime et vibrante à l’actualité palestinienne.

Ce second documentaire, après Leur Algérie – où le prétexte du divorce de ses grands-parents paternels servait de point de départ pour parler de leur arrivée en France – continue l’exploration des origines et parle, à travers les souvenirs et les photos d’une Histoire qui dépasse les petites, les malmène et les bouleverse.

Le charisme de sa mère, l’actrice Hiam Abbass, l’esthétique simple mais méticuleuse du film et la beauté des lieux hantés – appartement vide, bord de fleuve – donnent corps et voix aux récits et aux lignées qui constituent son héritage familial.

De façon fine, comme un dialogue permanent avec le passé, Lina Soualem fait résonner les vies qui n’auraient fait que passer mais soulignent pourtant la dimension bouleversante de la guerre, de l’exil et de l’occupation. D’un État libre aux camps de réfugiés, en passant par Paris, Lina Soualem retrace ce récit familial entre archives personnelles et archives historiques. Elle capte les non-dits, les regrets et les secrets, interroge les traditions, les choix et les ruptures, en portant un regard plein d’amour sur les femmes de sa famille dont le parcours est inexorablement lié à un pays qui tend à disparaître. Bye bye Tibériade fait de la mémoire, de l’amour familial et de l’hommage à une culture propre, un acte fort, de résistance à chaque instant.

La première du film était organisée au cinéma Galeries, dans le cadre du festival En Ville!

Le film sortira en salles dès le 21 février 2024.


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