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Talweg ©Mathilde Schockaert.

D Festival

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Deux semaines, trois lieux, sept propositions: c’est l’équation du 11ᵉ D Festival. Avec D comme danse, jusqu’au cirque et à la performance. Tel est le large spectre de l’événement piloté par le Marni avec ses partenaires le Senghor et le Garage 29/Maison Verte. Une édition marquée par une danse qui incarne, dénonce, ose porter une parole politique, un message social.

Teaser du D Festival.

Horizons vastes des disciplines mais aussi des esthétiques, des personnalités. À commencer par Pierre Larauza et Emmanuelle Vincent, alias t.r.a.n.s.i.t.s.c.a.p.e, qui avec #5xBXL révèlent une nouvelle étape d’Une anatomie de mouvements. Cinq corps, cinq identités, cinq récits chorégraphiques singuliers pour rendre hommage à la diversité du mouvement à Bruxelles. (Marni, 24-25/1)

#5xBXL ©Éric Danhier.

Le ton est donné: le festival distingue sans diviser, rassemble sans confondre. À l’affiche ensuite: Faraja Batumike, fondateur en 2017 du Goma Dance Festival, en RDC, et qui dans La Cage, évoque son parcours pour accéder à la danse et à la scène (Senghor, 25/1).

Congolais lui aussi, Lucas Katangila retrace dans Ndoto son histoire d’enfant caché pour lui éviter de devenir soldat. «Aujourd’hui, seize ans plus tard, rien n’a changé, rien n’a évolué et mon cœur se déchire pour le manque d’importance accordé aux pauvres et à leur exploitation.» (Espace Senghor, 27/1).

Une femme, un homme, le couple, l’altérité, la parentalité, le territoire: voilà où s’aventure Thi-mai Nguyen, chorégraphe et danseuse, exploratrice des vibrations qui nous meuvent et nous émeuvent, dans Stand By (Théâtre Marni, 28-29/1).

Du réel recomposé voire fantasmé à la féerie, il y a quelque pas d’acrodanse, avec Sara Lemaire et la compagnie Petri Dish. Leur Talweg, conte circassien pour 5 titans, nous emmène en 2034, au devant de nos peurs, dans un cauchemar tragico-burlesque truffé de techniques physiques et d’effets visuels (Théâtre Marni, 2-3/2).

Se libérer de ses craintes et conditionnements, du joug du pouvoir, c’est aussi le propos de Hippolyte Bohouo. Zouglou, qui en baoulé signifie «saleté, pourriture, tas dʼordure», devient dans les années 1990 un mouvement né de la population étudiante ivoirienne en révolte contre ses conditions de vie. Le chorégraphe-danseur s’associe pour la musique à Maatrix Ebonga (Ange Deroux) et, dans un espace scénique aussi simple que puissant, ravive du corps et de la voix la résistance, la lutte pour la justice sociale (Théâtre Marni, 8-9/2).

Un concert performé s’ajoute aux propositions du D Festival, avec Paola di Bella et son Poket Poney Live Concert. Musique, chant, humour, jeu théâtral, impro de danse génèrent un «présent extraordinaire» où se trouver ensemble (Maison verte, 6/2).

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Infos pratiques: D Festival, Bruxelles, du 24 janvier au 9 février.

Tarifs: de 10 à 15 €. Lieux: Théâtre Marni, Senghor, Maison verte. Infos & rés.: Théâtre Marni et Espace Senghor.


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