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La série «Éternelle Jeunesse» aux fenêtres de son appartement bruxellois. ©Fabienne Cresens.

Fabienne Cresens

Grand Angle

Depuis le lancement du mouvement #stillstandingforculture, Fabienne Cresens expose quelques-unes de ses photos aux fenêtres de son appartement bruxellois. Dans une bâche du jardin des Doms à Avignon, on peut voir 60 portraits de La Montée des eaux. La commune de Saint-Gilles, via l’échevine des sports, a acheté la première partie de cette série (20 portraits), pour orner les murs de la piscine communale «Victor Boin».

Lutter contre le changement climatique, c’est comme affronter un tsunami avec un bonnet de bain.

Cette série a commencé par un shooting photo avec deux comédiens: Guillaume Dumont, accessoiriste à La Monnaie, et Bruce Ellison, comédien. «Il y avait un bonnet vintage qui trainait là par hasard, j’ai vite pris une photo du comédien avec ce bonnet sur la tête. C’était tellement puissant que je me suis dit qu’il fallait que j’en fasse quelque chose. Mon attachement aux questions environnementales a fait le reste. Lutter contre le changement climatique, c’est comme affronter un tsunami avec un bonnet de bain.»

Vous pouvez découvrir son travail lors du parcours d’artistes de Saint-Gilles qui débute ce 6 mai 2022.

Autoportrait réalisé dans le cadre de la série «La Montée des eaux». ©Fabienne Cresens.

Dame Lily, comédienne amatrice, qui a fait partie de La Montée des eaux, a inspiré sa série suivante: Éternelle Jeunesse.
Cette rencontre a eu lieu lors d’une répétition de spectacle à la bibliothèque communale de Jette. Fabienne Cresens s’est sentie particulièrement émue par l’énergie de cette femme, par la beauté de ses traits; elle en a tiré le portrait sur le champ, sous les néons et elle a continué ensuite à photographier des personnes âgées dans une maison de repos et dans la cour de La Bellone, où elle a travaillé pendant trente ans comme documentaliste.

Simone ©Fabienne Cresens.

Ces photos font écho à l’article de Karolina Svobodova sur les vieilles indomptables dans les romans car elle met magnifiquement en lumière l’énergie vitale qui se dégage souvent des personnes âgées, à une époque où on les voit le plus souvent enfermées dans des mouroirs impersonnels.

Éternelle Jeunesse est également programmée au Parcours d’Artistes de Saint Gilles, dans les bains Turcs de la piscine Victor Boin dans le cadre d’une exposition collective organisée par l’association Trilithe, sur le thème de la transmission.

Fabienne Cresens a exposé tout récemment sa série «Crazy Music & The Girls» chez Arlequin Records à Saint-Gilles.

Patti Smith ©Fabienne Cresens.

Parmi les photographes qui l’inspirent, citons les Belges Stephan Vanfleteren, qui a notamment photographié les Diables rouges, Michel Vanden Eeckhoudt, Frédéric Moreau de Bellaing, photographe de BXLREFUGEES, et le très actif collectif HUMA. En France: Sabine Weiss, célèbre pionnière et Martine Franck (belge d’origine, voir plus bas), amie d’Ariane Mnouchkine et compagne d’Henri Cartier-Bresson.

Martine Franck (1938-2012):
«Après un début de vie cosmopolite et une série de voyages initiatiques en Extrême-Orient en compagnie d’Ariane Mnouchkine, Martine Franck débute chez Time-Life en 1963 comme assistante des photographes Eliot Elisofon et Gjon Mili. Elle est à partir de 1964 la photographe officielle de la compagnie de théâtre “Théâtre du Soleil” d’Ariane Mnouchkine. Elle travaille en indépendante pour Life, Fortune, Vogue, The New York Times… Elle rejoint en 1970 l’agence VU avant de devenir l’une des cofondatrices de l’agence Viva en 1972. En 1979, Martine Franck quitte Viva pour se consacrer à un livre, Le Temps de vieillir (éd. Denoël) puis rejoint l’agence Magnum en 1980. Artiste engagée, elle signe des reportages en soutien à des causes humanitaires et collabore dès 1985 avec Les Petits Frères des pauvres. Compagne d’Henri Cartier-Bresson durant 34 ans, elle a cofondé en 2003, avec sa fille Mélanie, la Fondation Henri Cartier-Bresson, qu’elle présida jusqu’à sa mort.» (bio extraite de la documentation de La Bellone)

Michel Vanden Eeckhoudt (1947-2015): «J’ai eu deux fois l’occasion de le rencontrer et de lui dire combien j’aimais son travail. J’adore en particulier son regard sur les animaux.» Une expo lui est consacré en ce moment au Musée de la photographie de Charleroi.

Stephan Vanfleteren (1969)
«Ses galeries grandioses m’impressionnent beaucoup. Quand je travaillais sur la revue de presse papier, c’était un vrai bonheur journalier de découvrir ses portraits dans le journal Le Monde.
J’ai vu plusieurs de ses expositions. Belgicum au Botanique en 2009 m’a incroyablement touchée, jusqu’à en avoir les larmes aux yeux.»

Agnès Varda (née à Ixelles)

Joie d’avoir visité l’immense expo qui lui était consacrée au Musée d’Ixelles en 2016.
Elle fut photographe au Théâtre national Populaire et au Festival d’Avignon de 1948 à 1960.

Sabine Weiss: née en juillet 1924 et décédée en décembre 2021.
La photo ci-dessous a été réalisée par Stéphane Robin (photographe français) au Festival Confrontations de Gex: «J’ai eu de la chance qu’il soit là quand elle est passée à mon stand!»

Sabine Weiss devant les photos de la série «La Montée des eaux» de Fabienne Cresens. ©Stéphane Robin.

Tchéquie:
Sára Saudková, qui photographie surtout le nu.

©Sára Saudková.

Russie:
Oleg DOU (1983) photographe russe, qui attire soit la passion, soit le rejet. «Personnellement ses êtres venus d’ailleurs me fascinent.»

©Oleg Dou.

États-Unis:

La série Spaghetti Eaters de Lynn Bianchi, sur la volupté et la gourmandise.

À noter :
Du 4 juin au 14 novembre 2021 (prolongé jusqu’au 13 novembre 2022), l’association Jean Vilar présente «Côté Jardin», une exposition photographique en plein air dans le jardin des Doms, au pied du Palais des papes à Avignon.
Avec une trentaine d’images pour la plupart inédites, extraites des archives de la Maison Jean Vilar et de fonds publics et privés, l’exposition raconte le festival d’Avignon à travers les objectifs des photographes qui sont venus au fil des années: l’Avignonnais Maurice Costa, Agnès Varda, Suzanne Fournier, Serge Lido et Boris Lipnitski. Aux côtés de Jean Vilar et de la troupe du Théâtre National Populaire, ce sont Jeanne Moreau, Jean-Pierre Darras, Gérard Philipe, Maria Casarès, Philippe Noiret, Silvia Monfort, Daniel Gélin qui, en espadrilles et lunettes de soleil, béret et cigarette, donnent un visage à une aventure folle de «théâtre sous le soleil, loin de Paris», née de la rencontre de Jean Vilar et René Char, devenue une institution.

En savoir plus sur Fabienne Cresens.

Affiche expo «La Montée des eaux». Sur la photo, l’acteur Pietro Pizzuti. ©Fabienne Cresens.

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