Éducatrice et maquilleuse
Grand Angle8 septembre 2022 | Lecture 1 min.
épisode 17/18
Formation: institutrice, cours d’illustration à St-Luc en cours du soir et formation d’un an chez Annick Cayot; stage bodypainting avec François Rose.
Dernières créations:
Lauréate du concours «make up CONTEST» organisé par le BIFFF, septembre 2022. Maquillage sur le film Moloss.
Maquillage des chanteurs pour Lucia di Lammermoor (Donizetti), opéra, à Liège en novembre 2021 (notamment réalisation d’un «vieillissement»).
Assistante make up sur Chez Ali, un court-métrage pour Angie productions.
À venir: Maquillage du corps sur deux modèles, jongleur et jongleuse de feu.
Tu as fait une formation d’institutrice et tu es maintenant éducatrice. Pourquoi?
Je me suis rendu compte en travaillant comme institutrice que ce n’était pas fait pour moi; je préfère nettement le métier d’éducatrice, où on a plus de liberté. J’aime surtout le fait de pouvoir proposer des ateliers artistiques aux enfants.
Pourquoi as-tu choisi de te former plus tard en maquillage professionnel?
Je suis assez touche-à-tout, le dessin m’a toujours attirée et je cherchais à faire autre chose en parallèle. Les réseaux sociaux m’ont permis de découvrir beaucoup de types de maquillages différents et originaux. En épluchant un peu par hasard le programme des formations de maquillage, j’ai découvert toutes les facettes du métier : maquillage théâtre, face painting (du visage), body painting [1][1] Le bodypainting, c’est le fait de maquiller le corps en entier, en peinture à l’eau spéciale pour peau., transformations et effets spéciaux au cinéma…
Je n’y avais jamais vraiment fait attention jusqu’alors et j’ai trouvé ça génial, ça me permet de mêler mon amour du dessin avec la rencontre d’une «vraie» personne, une personnalité. J’essaie de me former un peu plus dans le maquillage «effets spéciaux», qui m’intéresse beaucoup.
Le fait que l’œuvre, le maquillage en l’occurrence, disparaisse rapidement, dans les minutes ou les heures qui suivent, ce n’est pas frustrant?
Oui et non. C’est frustrant que ça ne dure que le temps d’un shooting photo. Mais c’est amusant aussi de devoir créer quelque chose dans un laps de temps limité. Ce n’est pas comme une peinture ou un dessin sur lequel on peut pendre son temps, revenir et retravailler. On doit faire quelque chose de précis, le plus rapidement possible.
Après ta formation en maquillage, tu as trouvé tout de suite du travail?
Non car il y a eu la crise du Covid et les métiers de contacts étaient interdits. Ensuite, ça a mis beaucoup de temps à démarrer, puis j’ai eu quelques contrats grâce au bouche-à-oreille essentiellement. C’est un petit milieu, il est important de rencontrer les bonnes personnes au bon moment!
Tu as récemment participé au concours «make up CONTEST» organisé par le BIFFF. C’était ta première expérience?
Oui, ils organisent deux catégories de concours, avec prothèse et sans prothèse. J’ai participé à celle sans prothèse, pour la première fois.
J’ai essayé de faire un maquillage un peu trompe-l’œil avec des ombres, de la profondeur, comme si elle avait le visage creusé (alors qu’en fait elle va bien !). Je me suis inspirée du personnage «Le Corinthien» dans Sandman (série de Netflix). Quand il enlève ses lunettes, il a des petites bouches à la place des yeux. J’en ai fait des grandes.
Je suis ravie d’avoir gagné la première place! L’année prochaine je tente la catégorie «avec prothèses» (rires)
Est-ce que tes deux activités, éducatrice et maquilleuse, ont un lien?
Oui, je fais souvent du grimage pour enfants. J’aime beaucoup parce que ça doit être simple et rapide. Il faut bien gérer l’ombre et la lumière. C’est un bon entrainement pour le body painting, parce que le modèle ne peut pas rester debout pendant des heures; il faut aller vite.
Qu’est-ce que tu aimes dans le métier de maquilleur-euse?
C’est un travail collectif: avec l’acteur, le photographe, le réalisateur, etc., on fait partie d’une équipe, on se confronte à d’autres visions artistiques.
C’est aussi un métier avec beaucoup de facettes: on peut faire du maquillage très naturel pour les mariages, du grimage amusant pour enfants, il faut être très précis pour le cinéma, complètement dingue pour les effets spéciaux ou le body painting… J’adore imaginer des personnages, utiliser les dessins que je réalise préalablement toute seule, et les faire vivre sur quelqu’un. Il faut s’adapter au corps de la personne qu’on maquille. Le dessin préparatoire sur papier ne sera jamais exactement le même une fois décliné sur le corps de quelqu’un. Ça a quelque chose de magique!
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