RECHERCHER SUR LA POINTE :

The Dating Projet. ©Dan Mussett.

Échappatoire à la Saint Valentin

Émois

La Galentine’s Day!, dont le principe est de réunir toutes ses copines pour une soirée (ou une journée) afin de célébrer l’amitié et la solidarité féminine, te tente, mais moins la tournée des bars en pleine pandémie ; cela t’inciterait plutôt à regarder avec elles la saison 2 de À l’ombre des magnolias sur Netflix : trois amies, Maddie, Dana Sue et Helen, résidant dans la petite ville de Serenity, ont pour passe-temps favori de pouffer et jaser autour d’une Margarita tout en commentant leurs amours.

Tu as trop bon fond pour tenter l’intéressant challenge de l’Insta de Madame Connasse: choisir un couple très amoureux dans un restaurant, se précipiter sur l’homme et lui dire: «Je croyais que c’était sérieux entre nous».

Tu doutes face à cet institut de beauté qui te donne la solution idéale pour rompre ton célibat: «Tu veux rencontrer L’Amour de ta vie? Regarde-toi dans le miroir. Love Yourself.» Et tu es trop fainéant·e pour te rendre dans cette salle de sport qui te propose, pile le 14 février, un cours gratuit de Tae Bo – discipline mêlant la boxe et le taekwondo sur de la musique rythmée – une promesse de brûler quelques calories en se défoulant sur l’idée qu’un des critères de réussite de sa vie est de ne pas être solo un jour de Saint Valentin…

Si on exclut ceux ou celles qui vont se concocter un dîner en amoureux avec leurs compagnons à quatre pattes (on ne juge personne), les soi-disant indifférents qui opteront néanmoins pour la pizza en forme de cœur mais sans sel – car fourni par leurs larmes – dégustée devant une comédie romantique; celles ou ceux qui, depuis 2018, ont stocké leur «Pack 06» de chez Monoprix et qui pensent pouvoir déclarer, avec humour, leur flamme à un inconnu·e croisé·e dans les rayons du Delhaize:


sans oublier les fervents adeptes des soirées anti-St Valentin, il reste, somme toute, encore pas mal de monde à qui trouver un programme pour ce fichu 14 février.

Que vous conseiller ?
D’aller découvrir les podcasts de l’amour conseillés par La Pointe, de participer à un jeu de rôle sur smartphones pour fabriquer le code QR de l’amour, grâce à Bozar et Europalia.

Ou prendre :
• De la distance en se plongeant dans les essais de la sociologue Eva Illouz (Pourquoi l’amour fait mal ou le plus récent La fin de l’amour).
• Le parti d’en rire en lisant ou relisant la succulente et irrésistible BD de Fabcaro Et si l’amour c’était aimer? (6 Pieds Sous Terre, 2017), un roman photo déjanté, ou en écoutant sur France Culture le podcast sur son ouvrage Moins qu’hier, plus que demain, aux éditions Glénat, qui narre une succession de scènes acides, acidulées et cocasses autour du quotidien du couple.
• Des places à l’Opéra d’Anvers, Gand ou Lille pour C(H)oeurs 2022, l’opéra mythique d’Alain Platel, créé en 2012 à Madrid avec en autres les danseurs désormais chorégraphes internationaux Romeu Runa, Rosalba Torres Guerrero, Serge Aimé Coulibaly et remonté en 2022 avec certains des originaux des ballets C de la B (Bérengère Bodin, Quan Bui Ngoc, Romain Guion) et le chœur, l’orchestre, les danseurs de l’Opera Ballet Flanders.
• Un train pour Paris pour la soirée Love au Musée Rodin, une balade sensorielle entre les œuvres de Rodin pour tous les amoureux de musique, poésie et sculpture.
• Un train pour Asnières et trouver L’Amour, le dernier spectacle de Bérangère Krief
• Le contre-pied et fêter l’amour, non pas le 14, mais le 21 février au NTGENT, un Saint Amour en compagnie des écrivains Thomas Gunzig , Caroline Lamarche, Lisette Lombé , Lize Spit, Erwin Mortier et Rob van Essen, l’occasion d’échanger autour d’un roman de gare moderne. Ils seront accompagnés de Raoul de Jong, Marieke Lucas Rijneveld, Sven Speybrouck et de la musique live de Dijf Sanders.
• La résolution d’arrêter de se prendre la tête pour un saint décapité en l’honneur de son sacrifice pour l’amour


Vous aimerez aussi

À gauche, Daniel Blanga-Gubbay et Dries Douibi, codirecteurs artistiques du Kunstenfestivaldesarts à Bruxelles, et, à droite, Jessie Mill et Martine Dennewald, nouvelles codirectrices artistiques du Festival TransAmériques (FTA) à Montréal | © Bea Borgers et Hamza Abouelouafaa

Diriger un festival: à deux, c’est mieux

Grand Angle