Comédien et formateur en entreprise
Grand Angle25 mars 2022 | Lecture 1 min.
épisode 7/18
Professions: acteur (membre du collectif Le Groupe Sanguin, avec Lénaïc Brulé, Yannick de Coster et Anaïs Spinoy), formateur en entreprise et coach d’impro (principalement avec des adolescent·es).
Formation: Conservatoire de Mons
Dernières créations: Mare Nostrum avec le Groupe Sanguin, au Théâtre de la Vie, 2019 (une reprise était prévue en 2021 qui a été annulée). Des spectacles d’improvisation comme Memory Lane (à voir à L’Improviste le 3 avril 2022). Matrioshkas, un spectacle d’impro anglophone dans l’univers de Tchekhov, où se crée en une heure «une pièce perdue de Tchekhov qui n’a jamais été jouée avant», inventée en se basant sur des suggestions de titres par le public (à voir le 10 avril à l’Improviste à Forest).
En cours ou à venir: j’voudrais pas rater la fin du monde, une écriture collective avec pour point de départ la «collapsologie», qui parlera de comment aborder et imaginer des futurs souhaitables (à voir au Marni en mars 2023 si tout va bien); des résidences d’écriture avec, notamment, Isabelle Wéry et Virginie Thirion.
Comment es-tu devenu comédien, et ensuite coach en entreprise et animateur pour adolescent·es?
J’ai fait des études secondaires en option théâtre à Rixensart, et ensuite je me suis inscrit au Conservatoire de Mons, parce que je pratiquais déjà pas mal l’improvisation en amateur.
On a fondé le collectif Groupe sanguin à la sortie du Conservatoire, et à côté de ça j’ai intégré les ligues d’impro francophones et flamandes. Peu après, j’ai commencé à travailler en entreprise, en utilisant les outils de l’impro, sur des thématiques telles que la communication non violente, la co-création, etc. Je suis aussi régulièrement appelé à donner des stages ou des animations pour des jeunes, dans les quartiers plus défavorisés de la ville.
Pour moi, c’est toujours mon métier de comédien qui se décline différemment: dans la recherche avec le collectif, dans le milieu «business», et dans le social. Chaque facette a ses codes, ses langues (je joue dans 3 langues, français, néerlandais, anglais), son langage spécifique, je trouve ça passionnant! Aujourd’hui, le coaching représente à peu près la moitié de mes gains. Mais je fais valoir toutes ces activités comme du travail artistique, ça m’a permis d’accéder au statut d’artiste assez rapidement, par rapport à d’autres. Évidemment, le «corporate» paie beaucoup mieux, et ne me coute aucun effort de recherche, car ce sont eux qui me contactent; grâce à cela, je peux me permettre d’expérimenter à côté.
Comment as-tu vécu le confinement?
Pas très bien parce que tout s’est arrêté net: forcément aller en entreprise n’était plus possible – à part quelques petites interventions en «zoom» – ni rencontrer des adolescent·es; j’ai pu faire quelques spectacles d’impro en été, mais dans des salles à moitié vides devant des spectateur·ices distancié·es et masqué·es, c’était d’une tristesse énorme. Surtout pour l’impro où tout est basé sur la réaction du public! J’en ai profité pour écrire.
Qu’est-ce que ces autres pratiques t’apportent?
Ça me permet d’avoir un pied dans la réalité, dans la vraie vie, et de ne pas me perdre uniquement dans des questionnements artistiques. J’ai besoin des trois. Le milieu business est très dur, avec une hiérarchie et des jugements; j’ai besoin de retrouver la liberté de mon collectif, pouvoir tâtonner, douter, me tromper… et l’énergie des ados!
Quel est l’artiste, le lieu, ou l’œuvre qui t’inspire ces derniers temps?
J’aime beaucoup la série américaine Treme, créée par David Simon et Eric Overmyer, qui date de 2010; c’est un drame profond qui me touche beaucoup. Ҫa parle du destin d’une ville ravagée par l’ouragan Katrina. Ça résonne en moi par rapport à ce que nous traversons en ce moment.
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