RECHERCHER SUR LA POINTE :

©Michel Boermans

La Place

En ce moment

Transformations, fermetures, ouvertures, gentrification. Observant la mue de son quartier, autour de la place Fernand Cocq, à Ixelles, Laure Lapel s’en inspire pour élaborer son travail de fin d’études à l’Insas, en 2019.

«J’ai réalisé une série d’entretiens et récolté différents points de vue. La recherche au plateau a commencé autour de trois paroles, celles de trois piliers de bar, individus emblématiques de l’histoire de cette place: Thierry, Karim et Pierre, interprétés par trois comédiennes. Le projet est une adaptation libre au plateau de ces entretiens. À travers l’expression de leur rapport au quartier se lit tout un rapport poétique au monde.»

Le travail s’est étoffé, affiné, la place s’est effectivement métamorphosée, et la jeune metteuse en scène crée La Place à l’Océan Nord, avec Yasmina Al-Assi, Zenabou Mbamba et Zoé Sjollema.

«En mettant les spectateur·ices face à leurs présences et paroles, je souhaite les rendre sensibles à la façon dont la hausse des inégalités agit sur notre rapport à autrui. Quelle distance mettons-nous face à l’autre quand nous sommes encouragés à «viser haut», à «garder sa place» et à ne pas «perdre son temps»? En colmatant des fractures du passé par des histoires, ces hommes me sont apparus comme des dieux, des héros, des mythes. J’impose qu’on écoute leur besoin de se raconter, besoin qui est en eux comme en chacun de nous», indique Laure Lapel. «Je considère le théâtre comme la possibilité d’une rencontre au présent avec l’autre.»

L’espace public et l’espace du théâtre se conjuguent dans l’instant pour questionner le temps long.

La Place, création de Laure Lapel au Théâtre Océan Nord, Bruxelles, du 22 au 26 novembre et du 29 novembre au 3 décembre 2022. Infos: 02.216.75.55; www.oceannord.org


Vous aimerez aussi

À gauche, Daniel Blanga-Gubbay et Dries Douibi, codirecteurs artistiques du Kunstenfestivaldesarts à Bruxelles, et, à droite, Jessie Mill et Martine Dennewald, nouvelles codirectrices artistiques du Festival TransAmériques (FTA) à Montréal | © Bea Borgers et Hamza Abouelouafaa

Diriger un festival: à deux, c’est mieux

Grand Angle