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Responsabilité morale des artistes?

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Comment les artistes peuvent-iels s’emparer des faits divers? Comment peuvent-iels traiter, à travers leur média et esthétiques, d’événements dramatiques? Les artistes ont-iels une responsabilité morale face aux victimes de ces drames et aux histoires qu’iels en tirent?

Le film Animals de Nabil Ben Yadir (2022) traite du meurtre homophobe de Ishane Jarfi, survenu en 2012 près de Liège. Ce meurtre d’une très grande violence confronte les spectateur·ices à l’horreur du drame, drame dont s’était par ailleurs déjà saisi Milo Rau en 2018, dans le spectacle La Reprise. Histoire(s) du Théâtre.  

À l’occasion de la projection du film au Palace à Bruxelles, un débat a été organisé le 19 mars 2022 autour de la question de «la responsabilité morale du créateur face à l’utilisation de faits réels». Quatre intervenants y confrontent leurs expériences, points de vue et pratiques. Le réalisateur, scénariste et producteur Luc Dardenne, la journaliste et éditorialiste Béatrice Delvaux, le père de Ishane Jarfi et auteur de Ihsane Jarfi, le couloir du deuil, Hassan Jarfi ainsi que la comédienne, metteuse en scène et dramaturge Gaia Saitta. Chacun·e d’entre elle·eux aborde le fait divers à travers un média spécifique et développe un langage et une relation particulière à ces drames du quotidien. Ensemble, iels se demandent si, et comment, rencontrer les témoins, ce que la responsabilité artistique veut dire, comment s’exerce la liberté des artistes ou encore comment montrer – ou non – la violence, et quels rapports au public développer.

Le débat a été filmé et est disponible sur Viméo:

Les échanges entre les participant·es sont aussi intéressants qu’émouvants. Avec générosité, iels expliquent quelles sont les histoires qu’iels racontent à partir de ces histoires vécues, et partagent leurs troubles et questionnements. Ces échanges sont également enrichis par les questions et partages d’expériences des spectateur·ices présent·es dans la salle.

N.B: Lors du débat, Gaia Saitta, artiste associée au Théâtre National de Wallonie-Bruxelles, était en création pour son spectacle Je crois que dehors c’est le printemps, basé sur un fait divers. Ce spectacle vient d’être présenté au Théâtre National. Il est également programmé cet été au Théâtre des Doms à Avignon.


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