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Quatre actrices endossent tous les rôles, féminins et masculins, de «Rage». ©Margot Briand

RAGE

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Une succession de tableaux banalement sexistes, de microagressions ordinaires: exhibition à l’arrêt de bus, drague appuyée de commerçants à coups de «ma p’tite dame», compliments déplacés, temps de parole monopolisé, espaces colonisés, tâches non partagées, sans oublier le festival de mecsplication – grand classique parmi les classiques. Dans l’espace public, dans la sphère privée, dans le monde professionnel. Par des inconnus, des potes, des collègues, des quidams, des intimes. Partout, tout le temps.

Trois personnages tenant en respect un quatrième, dans un décor à dominante bleue, ponctué de formes abstraites blanches: roches, nuages...
Les quatre actrices de «Rage» dans la scénographie de Camille Lavaud ©Margot Briand

Pas question ici de se draper derrière la caricature. Toutes ces situations sont identifiables, connues, vécues. Absolument banales. Imbibée de réalité, la fiction signée Émilienne Flagothier retourne comme un gant ces schémas récurrents. Avec quatre actrices qui endossent tous les rôles – moustache à l’appui au besoin – et se lancent dans des combats chorégraphiés et sonorisés en direct, RAGE solde chaque scène d’une implacable conclusion : aucun agresseur ne sort vivant de l’opération.

Fini de sourire poliment, d’esquiver de guerre lasse. Ici, on se lève et on tabasse. Entre une tranche d’ordinaire et une tranche d’excès, la catharsis se déguste à pleines dents, en sandwich. Roboratif et jouissif.


RAGE, le samedi 8 mars au NTGent, dans le cadre du cycle Fingerprints. En français, avec surtitres néerlandais. Rencontre après la représentation entre la metteuse en scène Émilienne Flagothier et Ilyas Mettioui, curateur de l’événement Fingerprints.

Pour aller plus loin : La Chèvre et le Chou #3, conversation entre Émilienne Flagothier et la linguiste Laurence Rosier, dont les travaux portent notamment sur les insultes faites aux femmes et la riposte.


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