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Les personnages masqués de "L'amour c'est pour du beurre" répètent "La Nuit des rois". © Hubert Amiel

L’Amour c’est pour du beurre

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Le théâtre peut-il sauver les âmes en peine?

Six d’entre elles, sans forcément y croire, se retrouvent en atelier. Pour aller mieux, peut-être. Pour aller ensemble, en tout cas, même si les interactions parfois résistent aux évidences. Six figures aux parcours qu’on devine cabossés. L’animatrice ne viendra pas, ne viendra plus, et l’un des membres a déserté. Qu’à cela ne tienne: continuer à tâtons vaut mieux que tout lâcher. On tâtonne donc, et on avance. On distribue les rôles et grignote des tranches de La Nuit des rois.

La petite troupe se retrouve sur le lino jaune de la salle de gym. Une scénographie de Zouzou Leyens ©Hubert Amiel

Comme dans la tragicomédie de Shakespeare, le travestissement est de mise. Ici en revanche, Éline Schumacher en constitue l’écorce même de ses personnages: masques et perruques épousent la physionomie des interprètes et, en les métamorphosant, les révèlent autrement. Les regards s’intensifient; l’expression, en partie figée, migre nécessairement dans le corps tout entier.

Dans cet opus à couches multiples, la metteuse en scène – qui de Manger des épinards c’est bien, conduire une voiture c’est mieux à La Ville des zizis, cultive la sincérité et le décalage – mène une distribution magistrale (partie prenante dans l’élaboration du texte), faisant fi des genres pour scruter l’humain et ses failles.

©Hubert Amiel

L’ordinaire absolu, dans une salle de gym banale, accouchera d’une Nuit transfigurée.

Farcie d’humour, pétrie d’une tendresse étourdissante, cette création – éclose aux Tanneurs et déjà présentée au Théâtre de Namur avant se se trouver sur les planches de Mars – Mons Arts de la scène – est l’un des coups de cœur de ce début de saison.

L’amour c’est pour du beurre, du 18 au 20 octobre au Théâtre le Manège, à Mons – +32-(0)65 33 55 80

Mise en scène: Eline Schumacher, assistée de Julien Jaillot | Création lumières: Aurore Leduc | Création sonore: Noam Rzewski | Création costumes: Frédérick Denis | Scénographie: Zouzou Leyens | Création masques: Rebecca Flores | Direction technique: Marc Defrise. Avec Lucile Charnier, Mathylde Demarez, Thomas Dubot, Sarah Lefèvre, Titouan Quittot, Noémie Zurletti


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