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L'ombre des espèces, vue d'exposition, Chez Olivia ©DR

L’ombre des espèces

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L’exposition réunit Marion Hawecker et Estelle Garcia Blanco toutes deux artistes plumassières, ainsi que Marion Séhier, artiste et maraîchère. Ensemble, elles déplient avec subtilité une réflexion sur l’imbrication des règnes — minéral, végétal et animal — et des traces fictionnelles qu’ils laissent sur la matière sensible.

Estelle Garcia Blanco, Smell of intimacy II, 2024 ©DR

Artiste textile et plumassière, Estelle Garcia Blanco crée des installations et des sculptures qui envisagent la plume comme matériau métaphorique. Son mobile Smell of intimacy en plumes d’oreiller surcyclées esquisse avec finesse cette fragilité des relations qui existent entre nature et artifice, mort et mémoire, masse et légèreté. À travers son utilisation de la plume et du textile, Estelle Garcia Blanco met délicatement en lumière l’empreinte des gestes que nous déposons à notre insu sur notre environnement.

Marion Séhier, La peau du lait, toile coton ©DR

Marion Séhier est une artiste pluridisciplinaire qui s’aventure aux frontières de l’ordre et du chaos. Pour elle, chaque médium devient un terrain d’expérimentation où la matière soumise à des gestes radicaux révèle ses tensions profondes. Dans son travail, construction et déconstruction s’entrelacent pour instaurer un équilibre précaire entre contrôle et abandon. Ainsi, La peau du lait exposée Chez Olivia, est une toile enduite de colle de peau de lapin qui s’est déformée sous la tension exercée par cette substance puissante, utilisée avant l’apparition des colles synthétiques pour la préparation des toiles et la restauration des œuvres.

Marion Hawecker, «Echo», 2021 ©Marie-Benattar

Par imitation, analogie et mimétismes des formes, Marion Hawecker utilise quant à elle la plume comme modalité d’exploration du vivant et interroge notre rapport mythique à la nature. Sa production personnelle se décline à partir de sculptures, de bas-reliefs et d’objet d’art, tel l’impressionnant Echo, évoquant un gigantesque oiseau noir aux reflets chatoyants cachant sa tête sous son aile repliée[1][1] Retrouvez bientôt notre entretien sur sa pratique d’artiste plumassière.

L’ombre des espèces se construit ainsi par touches qui se superposent, s’accumulent et s’élaborent en une collection de formes à la fois curieuses et précises, douces et puissantes. Dans l’espace qui se déploie entre les œuvres émerge tout un paysage de métamorphoses, imperceptibles et étranges.


Chez Olivia: Project Room
Chaussée d’Alsemberg 73 – 1060 Bruxelles
20 mars > 19 avril 2025
Du jeudi au samedi 14h > 18h


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