RECHERCHER SUR LA POINTE :

Une oeuvre de Justine Bougerol. ©D.R.

Quelques lueurs

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Elle a longtemps travaillé sur la «maison natale», la sienne, la nôtre, celle que nous gardons enfouie au plus profond de nous-même.

Pour Quelques lueurs, présentée en ce moment dans la petite galerie du MAAC, elle a transformé l’espace en y effectuant deux percées: dans un des murs et dans le plancher. Deux ouvertures étroites qui nous poussent à mieux regarder ce qui se passe derrière, dans la pièce suivante et dans ses tréfonds; suivre la lueur des seuils et des alcôves pour s’ouvrir aux mystères de la psyché. Déambuler par le rêve, de la cave au ciel, de nos racines jusqu’aux âmes de nos proches disparus.

En face de l’entrée, une grande photo d’une maison en proie aux flammes, et quelques pas plus loin, caché derrière une paroi blanche, surprise et émotion: un meuble est posé à même le sol, trempé et dégoulinant; expression insaisissable de l’eau qui coule, comme le temps qui nous échappe inexorablement. Et l’on reste subjugué·es par cette commode aux allures familières qui semble pleurer à l’infini, inconsolable comme nous face aux souvenirs qui nous échappent.

La dernière salle au fond de la cour nous emmène avec douceur dans la finalité de notre exploration: une sorte de Paradis atteint par le poète au bout d’un long voyage. On y découvre une impressionnante installation d’un univers tranquille où la lumière est faible, comme une lune discrète qui se lève derrière des rochers. Une alternance subtile d’ombres et de quelques lueurs, un décor de film à la Tarkovski… Une soyeuse mélancolie qui nous enserre et ne nous quittera plus.

Quelques lueurs, à voir jusqu’au 5 novembre 2022 à la Maison d’Art Actuel de Chartreux (Bruxelles).


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