
Graphiste-illustratrice et plasticienne
Grand Angle14 août 2022 | Lecture 1 min.
épisode 16/18
Pratiques: artiste plasticienne/céramiste/illustratrice/graphiste/tatoueuse…
Formation: École de design à Troyes en Champagne, spécialisation en design d’espace. Master en architecture d’intérieur à La Cambre (Bruxelles). Céramique à l’Académie des Arts et Métiers Constantin Meunier (Bruxelles). Dessin à l’Académie des Beaux Arts de Saint Gilles (Bruxelles).
Dernière création: une illustration pour la sortie de l’EP d’un groupe de musique bruxellois (Mogens).

En cours ou à venir: une création scénique de danse contemporaine sur le thème du Corps-paysage en collaboration avec la Compagnie En Lacets basée dans le Jura; l’illustration et la conception graphique d’un livre pour la maison d’édition L’Arbre de Diane sur la thématique du lien entre poésie et mathématiques; de nouvelles collaborations avec l’artiste performeuse Olga Mathey, avec qui elle a créé le Collectif Précipices, qui met en scène leur rapport érotique à la montagne…
Comment en es-tu arrivée à accumuler toutes ces compétences?
Pour mon travail de fin d’étude à La Cambre en architecture d’intérieur, je me suis lancée dans le design d’objets, et plus particulièrement dans la céramique. Je voulais étudier le rapport à l’usure et le lien émotionnel qui nous lie à l’objet du quotidien. J’ai donc réalisé une série de prototypes d’assiettes. Après mes études, j’avais envie de continuer à explorer cette voie et j’ai gagné un prix au concours «Tremplin», organisé par Becraft. Ça m’a permis d’exposer mon travail dans le cadre de Mons – capitale européenne de la Culture.
Ensuite, pendant quelques années, j’ai fait toute une série de boulots alimentaires, comme vendeuse par exemple, pour me préserver un espace mental et pouvoir continuer à expérimenter. Mon travail artistique a évolué petit à petit; aujourd’hui je me suis éloignée du design d’objets proprement dit pour créer des sculptures de reliefs montagneux, et puis je suis revenue au dessin.

Comment définirais-tu ta pratique?
J’ai du mal à me cantonner à une étiquette, à une définition, j’évolue tout le temps et j’ai eu beaucoup de doutes et un sentiment d’illégitimité par rapport au fait de me présenter comme artiste.
Par exemple, il y a quelques années j’ai ouvert un compte Instagram sous couvert de l’anonymat; ça m’a permis d’oser montrer certaines de mes créations, notamment des dessins érotiques. Je travaille toujours sur le rapport du corps au paysage dans une perspective écoféministe, en expérimentant différents mediums: le tatouage à l’aiguille, la gravure, l’aquarelle, la sérigraphie…
Comment as-tu vécu les périodes de confinement?
Juste avant, j’avais rencontré la curatrice Juliette Bibasse, co-fondatrice de Saloon à Bruxelles, un réseau de femmes du monde de l’art, qui m’a encouragée à continuer la recherche et m’a permis de me sentir plus légitime dans ma pratique. L’année de confinement m’a permis de me rendre compte que je devais arrêter les petits boulots alimentaires et essayer de monétiser davantage mon travail grâce à la vente d’impressions de mes illustrations ou de commandes, de missions de graphisme, afin de financer mes projets de créations et d’expérimentations.

Vivre pour son art ou de son art?
Personnellement, jusqu’à maintenant j’ai vécu pour mon art. Je me suis mise dans des situations financièrement difficiles pour pouvoir m’offrir le temps de créer.
Cite un artiste, un livre ou un lieu qui t’accompagne.
Rêver l’Obscur de Starhawk, les photographies de Nobuyoshi Araki et les champs de lave islandais.
Pour aller plus loin: vous pouvez suivre Sarah Lorenzo sur son compte Instagram: https://www.instagram.com/thexparts/.
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