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Série Recto/Verso
La série Recto Verso part à la rencontre de ces artistes qui exercent un double métier, par plaisir, passion, ou tout simplement pour «sur»vivre.
épisode 14/18
14/18
©Dikave studio

Compositrice-interprète et responsable de revue

Grand Angle

épisode 14/18

Professions: Autrice/compositrice/interprète et responsable de la revue «Éduquer».

Dernière création: Groupe «Rive», en duo avec Kevin Brieuc, sortie de l’album Narcose en 2019, concerts au Francos de Spa et au BSF, au Botanique, tournée au Brésil. Collaboration sur l’album du rappeur Scylla, Pleine Lune 2.

En cours: Écriture du second album avec «Rive», sortie prévue en 2023. Les derniers numéros de la revue «Éduquer» sont disponibles ici.

Formation: Master en sociologie à Rennes et cours de piano et de guitare.

Comment êtes-vous devenue autrice/compositrice/interprète et responsable de la revue «Éduquer»?

J’ai grandi à Angers en France, dans une famille de musiciens amateurs où on m’a toujours un peu mise en garde par rapport au fait de me lancer dans la musique de façon professionnelle. J’ai étudié la sociologie à Rennes, et je me suis spécialisée dans les questions de genre. Je suis militante féministe depuis toujours et la musique ne m’a jamais quittée. Je suis arrivée en Belgique avec des amis il y a dix ans, j’ai eu un vrai coup de foudre pour Bruxelles. Au bout de quelques années, j’ai trouvé du travail à la Ligue de l’Enseignement comme responsable de la revue «Éduquer», qui est une revue à destination des enseignants. Et assez vite, j’ai formé ce duo avec mon ami de toujours Kévin Brieuc. On a gagné des concours, comme celui du «F. dans le texte», ou celui des «Franc’Off» de Spa, ça nous a permis de développer un réseau professionnel, de sortir notre premier album, «Narcose», et on est parti en tournée en Belgique, en Chine, au Brésil…

Qu’est-ce que votre métier de responsable de revue vous apporte?

Les thématiques qui sont abordées dans la revue m’animent profondément: le féminisme, la lutte contre le racisme, l’écologie, la pédagogie… C’est un travail qui a du sens pour moi, même si ces dernières années ont été assez stressantes, parce que le projet musical marchait bien et que j’ai dû jongler entre des horaires de bureau «classiques» et une tournée internationale.
Mais j’ai besoin du cadre que me donne mon boulot, le fait de devoir être en action tout le temps. Je ne crois pas que je pourrais avoir assez d’autodiscipline pour ne faire que de la musique.

Le fait que la création musicale ne soit pas liée à mon salaire me donne une liberté de création.

La musique est un métier difficile, avoir une autre activité en parallèle me permet de prendre un peu de recul. Du reste, le fait que la création musicale ne soit pas liée à mon salaire me donne une liberté de création. Je peux alors me concentrer sur un seul projet artistique.
Mais tout ça, ce ne sont pas des choix simples; j’ai toujours ce doute qui m’habite, qui est celui de savoir si je ne devrais pas plutôt me consacrer totalement à la musique, ma passion première…

Y a-t-il un lien entre vos deux métiers?

Les réflexions que je mène, je peux les développer dans la musique ou dans la revue, avec des dossiers sur l’histoire du féminisme en Belgique ou sur les questions autour des violences sexuelles, par exemple. Sur l’album «Narcose», des chansons parlent aussi directement d’égalité femmes/hommes. Le morceau «Nuit» évoque la réappropriation de l’espace public par les femmes, et «Filles» parle de la nouvelle vague féministe. Au final, ces deux activités mènent à la production d’une chose concrète: que ce soit un morceau de musique, un album, ou un dossier thématique. C’est très gratifiant de réaliser une chose qui me touche personnellement, dont je suis fière.

RIVE – Filles

Comment as-tu vécu le premier confinement?

L’album était déjà sorti et on a pu faire toute la tournée juste avant. On s’est donc attelé à l’écriture du deuxième opus. J’avais un featuring (invitation de la part d’un autre artiste) prévu à l’Olympia avec le rappeur Scylla, qui a été repoussé plusieurs fois.

Citez un-e artiste, une œuvre ou un lieu qui vous inspire.

Je lis beaucoup de bandes dessinées, surtout d’autrices. J’adore les œuvres de Liv Strömquist, de Lisa Mandel («Une année exemplaire»), de Florence Dupré La Tour («Pucelle»). Et surtout Emilie Plateau, qui fait un travail magnifique, comme la BD «Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin» et son dernier livre: «L’épopée infernale».


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