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©Chloé Akam, Radio France

Les Éloignés

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Les «éloignés» du titre, ce sont celles et ceux que leur inscription si particulière dans le temps éloigne des autres, pauvres mortels soumis à la loi du vieillissement: atteints de la téloïdite, mystérieuse anomalie apparue en 2024, leurs corps ne vieillissent plus; ils et resteront pour toujours bloqués à l’âge où ils l’auront contractée. 

En 2056, Saul Abitan, journaliste d’investigation et lui-même touché par la maladie, relate les trente années vécues dans un monde confronté à cette impensable folie, en croisant les angles d’approche et les expériences: on entre dans les émotions et les liens d’un groupe de patients, dans le travail acharné des scientifiques, dans l’univers sans scrupule des entreprises qui cherchent à en tirer profit… Il retrace le vertige d’une société qui s’enfonce peu à peu dans la violence, les turbulences des relations bouleversées par la maladie, mais aussi ce qui reste de beau et d’humain dans cette épreuve collective. 

Dans cette fiction inattendue, traversée d’ambiguïtés, de non-réponses et de non-résolutions, l’autrice Sophie Maurer parvient avec une grâce rare à faire tenir ensemble le suspense haletant de l’enquête et la mélancolie lancinante, le récit sensible et la chronique sociétale, l’intrigue de science-fiction et la méditation existentielle.

D’une écriture sonore léchée, Les Éloignés, récit d’un temps suspendu, accomplit le miracle de nous donner en dix épisodes le sentiment du temps long, s’étirant dans une atmosphère très singulière nous devenant peu à peu familière, presque intime. Le monde des Éloignés nous devient alors si proche: à la fin de la série, nous sommes avec Saul Abitan en 2056, à pleurer ensemble un temps perdu, dans les ruines de la téloïdite.


Un podcast en dix épisodes de 28 minutes, à écouter sur France Culture.


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