Tac au tac

15 mars 2025 | Lecture 2 min.

Depuis «Salope! et aux autres noms d’oiselles», ça fait longtemps que Laurence Rosier arpente le petit théâtre de la violence lexicale (sexisme ordinaire, misogynie conjugale ou académique) et dénonce le continuum de violences faites aux femmes. Sociolinguiste experte en insultes – celles avec lesquelles on nous apostrophe et celles qu’on n’entend pas –, elle continue à questionner les modèles d’éloquence et ne mâche pas ses mots, même si le backlash n’est jamais loin.

Les scènes (ou plutôt les estrades) sur lesquelles elle se produit ne sont pas bien grandes, mais c’est juchée sur les épaules de ses consœurs auxquelles elle rend hommage (Irène Kaufer, Marie de Gourney, Amanda Gorman) qu’elle présente son nouveau livre, La Riposte, aux éditions Payot**.

Toute seule (comme Rémy Bricka), elle ponctue sa performance poétique d’hymnes et de goguettes. Entre silence agencif héroïque et boucan d’enfer, elle propose de riposter en grammairienne. Goguenarde, elle brandit quolibets et autres blessures linguistiques comme des talismans et s’impose riposteuse en cheffe.

Vous savez ce qu’elle en fait, du stigmate?

*Exposition itinérante (Bruxelles et Paris en 2015 et 2017).

**La Riposte. Femmes, discours et violences (Payot)

«Anatomie de la riposte», prochaines dates: le 4 avril 2025 à la librairie Les Yeux qui pétillent (Valenciennes), le 16 à la librairie Herbes folles (Anderlecht), le 17 à l’Anatole Théâtre (Schaerbeek), le 22 à La Rochelle, le 16 mai à Maison Folie (Mons), le 19 juin à Graffiti (Waterloo).