RECHERCHER SUR LA POINTE :

Hilma af Klint, Altarpiece, Group X, no.1, 1915. By courtesy of the Hilma af Klint Foundation. ©The Moderna Museet, Stockholm, Sweden.

Foncez vers l’extase, avant qu’il ne soit trop tard!

En ce moment

Il s’agit d’un art insolite, qui cherche à exprimer dans ses productions un caractère mystique. Comme si les artistes étaient traversés par une illumination, comme s’ils avaient touché du doigt la vérité, à l’instar de l’homme qui touche Dieu de son index sur le plafond de La Chapelle Sixtine.

On est donc aux prémisses de l’abstraction: à un tournant charnière pour la notion de représentation.

L’exposition présente différent·es artistes expérimentant un art esotérique, tels qu’Emanuel Swedenborg, August Strindberg, C.F. Hill, ou Ernst Josephson. On apprécie tout particulièrement l’artiste Hilma af Klint, mise en lumière avec la série «The Swan». La série illustre à la fois cette recherche de la vérité, de la quintessence, par une expérimentation acharnée.

On peut ainsi lire cette série en partant des deux cygnes se battant, pour voir se déconstruire un peu plus le mouvement et la représentation dans chaque peinture. Résultat ? On finit par obtenir une décomposition de la forme, du motif et du mouvement, qui tend vers une iconographie mathématique et algorithmique. Comme si la scène des deux cygnes avait été observée sous différents plans subtils de la réalité afin d’en synthétiser une vérité scientifique. 

Hilma af Klint, Série “The Swan”, 1914-1915. ©D.R.

Plus loin dans l’exposition, ne vous détournez surtout pas de la réalité virtuelle augmentée qui vous est proposée. Elle vous permettra de visualiser le projet du temple-musée de Hilma af Klint. Un concept à part qui regroupe une culture à but éducatif et votif. Cette visite d’un projet utopique de l’artiste, qui n’a jamais pu voir le jour, est une façon d’appréhender son travail  de manière plus exhaustive: le casque de RV permet de découvrir toute sa production au sein du temple-musée. Cette expérience est également psychédélique et nous laisse entrevoir le monde à l’échelle microscopique (géométrie cellulaire) et macroscopique (paysage, univers etc.) pour les relier entre eux.

Le titre de l’exposition tient en effet ses promesses, avec des installations sensorielles qui nous plongent dans l’extase – cette sensation de transe derrière laquelle courent ces artistes aux idéologies originales. 

Hilma af Klint, Les dix plus grands, n.1, L’enfance, 1907. ©D.R.

Swedish Ecstasy jusqu’au 21 mai 2023 à Bozar.


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