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Depuis 2005, le festival fondé par le chorégraphe-danseur-pédagogue Taoufiq Izeddiou, constitue un rendez-vous important pour les professionnels et amateurs de la danse contemporaine au Maroc. Dans cette série, on vous emmène à la découverte du festival et des artistes qui s'y sont réunis.
épisode 3/6
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Abdel Mounim Elallami, un premier solo, un premier prix!

Au large

épisode 3/6

Karolina SvobodovaComment êtes-vous arrivé dans le monde de la danse?

Abdel Mounim Elallami Je danse depuis que je suis tout petit. Quand j’étais jeune, j’ai fait du hip-hop et puis j’ai rencontré «On Marche». Au début, je participais comme spectateur et puis je suis entré dans la pratique en 2015. Pendant 4 ou 5 ans, j’ai fait les masterclass, les ateliers. Ensuite, il y a eu le lancement de l’école Nafass et je me suis inscrit.
Je suis entré dans la danse professionnelle avec Taoufiq Izeddiou qui m’a dit que je pouvais peut-être danser dans la pièce Hmadcha. Au début, on était beaucoup de danseurs et après six mois, Taoufiq a décidé que j’étais parmi les danseurs retenus. C’était un moment magnifique, c’est la première pièce que j’ai dansée.
J’ai aussi travaillé avec Taoufiq dans un autre projet qui s’appelle Sawtik (SAWTIK – Your silence will not protect you), en première au Festival Theaterformen 2022 et au Staatstheater Braunschweig en Allemagne.
J’ai alors décidé de faire un petit solo pour moi, j’ai senti que j’avais quelque chose à dire. Quand il y a eu Taklif, j’ai postulé au dernier moment parce que j’étais occupé, on avait la Caravane des Corps, à Marrakech et dans les petites villes au Maroc, on organisait des ateliers pour les enfants et les gens qui aiment la danse.
À la fin, il me restait cinq jours pour le concours! Mais j’avais commencé dans la recherche, en suivant les répétitions de la pièce Border-Line, je réfléchissais à mon solo, je cherchais de la matière…

Sur quoi porte votre solo et comment avez-vous travaillé à la création?

Pendant les cinq jours qui me restaient, j’ai préparé mon solo, le solo parle de la recherche du vrai Mounim, je danse avec mes sentiments,…. Dans la pièce, je fais le lien avec le hip-hop et la vidéo, parce que c’est mon histoire, je ne dois pas oublier mon parcours.
J’ai travaillé dans ma maison, dans le salon parce que je n’ai pas beaucoup d’espace pour travailler. Comme le solo c’était essayer de trouver le vrai Mounim, on peut le trouver où on veut, il ne faut pas nécessairement une salle et tout ça, on peut travailler partout.

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Est-ce que vous avez bénéficié d’un regard extérieur, d’un accompagnement?

Non, j’ai décidé de travailler tout seul pour voir ce dont je suis capable.

Pendant le festival «On Marche», quand vous n’étiez pas sur scène, vous étiez derrière la caméra ou l’appareil photo.

Oui, je ne suis pas que danseur, je fais aussi la vidéo. Avec Taoufiq, je commence le projet «comment filmer la danse». Dans ma vie, je travaille aussi dans l’audio-visuel parce que je ne peux pas ici, au Maroc, vivre que de la danse, c’est difficile, il faut avoir des activités à côté. Donc avec la vidéo, je fais le côté artistique mais aussi le côté commercial.

Grâce au concours, vous avez obtenu une résidence à Montpellier danse et à Belfort. Quelles sont vos attentes pour ces résidences?

Je suis content, l’agora de la danse à Montpellier (Montpellier Danse), c’est quelque chose de génial, et beaucoup de danseurs veulent y être en résidence ainsi qu’à Viadanse à Belfort, ce sont de grands centres chorégraphiques. C’est un rêve!
C’est la première fois que je participais à un concours, je n’aime pas ce stress… Là, dans Taklif, je n’ai pas senti de la compétition, j’étais dans une ambiance de travail et d’une continuité dans ma recherche du solo.


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