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We Need Silence, Katarina Andreou ©Marc Domage

Nuits transfigurées

Émois

Il y avait eu le défilé, ouverture en liesse et en parade par les habitant·es, dans les rues de la presqu’Ile de Lyon. Puis Borda, évocation multiple, errances et frontières et liens, par Lia Rodrigues, en opening de Biennale. Là, retour aux ors de l’Opéra, pour ces Nuits Transfigurées, dansées par le ballet de l’Opéra de Lyon. Soit une soirée composée. L’ATDK des débuts, en ouverture de programme. Sa Nuit Transfigurée suit la partition et la dramaturgie de Schönberg, d’un couple où la femme apprend à son homme qu’elle est enceinte d’un autre. Une pièce de «jeunesse» (2014 par ROSAS) de De Keersmaeker, une danse presque classique et fluide quand on connait sa patte énergique et sèche. Les corps se répondent, la tristesse affleure, les gestes sont déchirements et la grammaire est celle de l’ATDK qui viendra. Le tout dans un décor dépouillé, seuls les corps, habillés de robe et ensemble pantalon, racontent.

Anne Teresa de Keersmaeker 2025, La Nuit Transfigurée ©Marc Domage

Puis place à l’énergie vitale de Mercedes Dassy. Néons aveuglants en mur de fond, silhouettes androgynes habillées de vestes courtes noires et justaucorps blancs, contorsions et ruptures de rythmes à l’unisson. Ça claque et ça choque, ça pulse, d’abord et avant tout. Ça déménage et ça fait du bien. La musique amplifie la perception, la brouille, tout devient f(l)ou et distordu. Et on en voudrait encore.

Ça tombe bien: après la pause, c’est au tour de la prodigieuse troupe de Katerina Andreou de présenter son We need silence, sur partition techno entêtante et percussive. Et là, c’est tout sauf le calme, c’est la gesticulation folle, extatique, joyeuse, jusqu’à l’épuisement. C’était un solo, c’est devenu un joyeux et fou ensemble, une fête à l’unisson qui porte, pulse et dynamise le public.

La fête déroule et vrille. La fatigue se fait sentir, mais l’excitation est là, joie dans les corps. Et après ces deux heures, nous, de sortir dans la nuit, transfiguré·es.


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