Saxophoniste et architecte
Grand Angle27 mai 2022 | Lecture 1 min.
épisode 13/18
Dernière création: Album Duo, avec Jean-François Maljean, Hans Kusters music / September, 2019.
Robert Jeanne est à l’affiche du Gouvy Jazz Festival où il jouera en invité du Marc Frankinet quartet et du Big Band d’Eupen en septembre.
Formation: Liège et autodidacte.
Comment êtes-vous devenu architecte et saxophoniste jazz?
Pendant mes études d’architecture à Liège (fin des années 1950), j’ai entendu du jazz pour la première fois, et ça m’a tellement plu que j’ai voulu en faire moi aussi. C’était l’époque de trois grands noms du jazz à Liège, qui ont fait une carrière internationale: Jacques Pelzer, Bobby Jaspar et René Thomas. J’allais les voir en concert et on est devenus amis. J’ai acheté un saxophone et j’ai commencé tout seul, en écoutant Charlie Parker, chez moi. À mes débuts, il n’y avait pas de conservatoires, pas de partitions dans le commerce (comme le Real Book). Ma seule source était des disques 78 tours!
À côté de cela, j’ai terminé mes études et travaillé toute ma vie comme architecte, employé dans différents bureaux à Liège et à Bruxelles ; je ne voulais pas être indépendant pour avoir du temps libre à consacrer à la musique.
Vous avez formé un groupe?
Quand j’ai commencé à acquérir assez de pratique de mon instrument, j’ai fréquenté très régulièrement René Thomas et Jacques Pelzer, qui m’ont fait faire des progrès énormes. J’ai ensuite formé un quartet avec le pianiste Léo Flechet (ingénieur), le batteur Félix Simtaine et le bassiste Jean Lerusse (gynécologue) et plus tard un quintet avec le trompettiste Milou Struvay. Nos premières prestations importantes furent les 4 participations au Festival de Comblain-La-Tour (1959 à 1966). Mes employeurs ont toujours été cools avec mes horaires et mes absences, ils me laissaient une grande liberté.
Qu’est-ce que cette vie musicale à laquelle vous n’étiez pas prédestiné vous a apporté?
Un travail acharné mais qui est largement salutaire, car c’est aussi beaucoup de plaisir! Et des rencontres inoubliables. Beaucoup de solistes américains venaient en Belgique seuls, et nous avons eu la chance d’en accompagner plusieurs dans des clubs: Bill Coleman et Dizzy Reece (trompettistes), Slide Hampton (trombone), Chet Baker et Roy Hargrove (tp), etc.
Était-il possible de vivre de la musique à cette époque?
Seul·es les musicien·nes de jazz très connu·es pouvaient vivre décemment de leur art, ainsi que celles et ceux qui faisaient de la musique commerciale: thés dansants, night-club, bals, etc.
Nous avons enregistré notre premier disque en quartet en 1983, que nous avons financé nous-mêmes (chez Jazz Cats), ensuite, les labels Igloo, September nous ont produits.
Citez un musicien, un livre ou un lieu qui vous accompagne ces derniers temps.
Récemment, j’ai fait la connaissance de Rick Margitza, un saxophoniste américain qui vit à Paris, c’est un musicien exceptionnel. Et puis Mimi Verderame que je vois souvent, qui est mon plus fidèle ami et un excellent batteur et guitariste.
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