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©Caroline Thirion

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Coup d’œil dans le rétroviseur du parcours de la photographe belge, qui sillonne de nombreux pays depuis plus de vingt ans déjà. Joliment exposé dans 2 grandes salles + un sas et le hall d’entrée, le circuit débute par l’Ukraine où la photographe s’est rendue en 2015 et 2016. On y voit, sur de grands tirages, des instantanés de vie de jeunes Ukrainien·nes, aussi bien des moments de jeux, de fête ou de détente au bord d’une rivière, que des images plus dures prises dans un camp de militarisation destiné aux enfants. Une façon de pressentir ce que peut être le quotidien de jeunes dans un pays qui se découvre en guerre du jour au lendemain, entre normalité, militarisation et radicalisation. Des images douces et fortes à la fois, loin de tout manichéisme, qui montrent la complexité du présent et l’appréhension de l’avenir.

©Caroline Thirion

 Dans le petit sas attenant, on découvre le tout premier travail de Caroline, réalisé pour son mémoire de l’IHECS: Marcel. Retour en Belgique avec ce personnage étonnant, qui vit en marge de la société, persuadé d’avoir une mission divine: il récolte des pierres dans les bois et les champs, les assemble afin d’en faire des sculptures qui représentent la Vierge Marie ou le Saint Nicolas. Des petits tirages en noir et blanc, plein de tendresse. Un travail qui questionne la société dans laquelle nous vivons, les assignations qu’on nous impose, et la place laissée aux singularités. On y décèle déjà chez la photographe une attirance pour les chemins de traverse, les rencontres étonnantes qui déclinent autrement les notions d’histoire et d’identité.

Dans la seconde grande salle, deux univers se font face: Kinshasa la nuit et Légionnaires. Ces séries nous emmènent dans les coulisses de la légion étrangère en France et dans l’atmosphère électrique de la capitale de la RDC. On retrouve ce mélange entre scènes d’allégresse, d’excitation, de fierté, de force, et d’autres, plus graves, calmes, de repli sur soi, d’épuisement. Une halte au plus profond de sensations vitales, au cœur de ce qui fait notre humanité.

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Regarder voir, Caroline Thirion

À Oyou, place de Grand-Marchin, 4, 4570 Marchin

Du dimanche 4 février au dimanche 10 mars 2024

Entrée libre

Pour plus d’information, vous pouvez écrire à manu@oyou.be.

Le site de Caroline Thirion.


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