Eux
Émois22 mars 2022 | Lecture 1 min.
épisode 1/14
Je consomme rarement des séries. Trop chronophages, souvent niaises, toujours irréalistes, trop dépolitisées. Exception, quand j’ai le temps: un vieux Columbo. Mais sur le conseil avisé d’un ami historien, j’ai visionné Them (Eux). D’une double traite! Les dix épisodes de la première saison en 2 nuits… Un véritable uppercut neuronal et émotionnel dont je suis toujours pas remis.
Scénario, réalisation, casting, interprétations: tout y est réussi de chez réussi! Certes, la plupart des épisodes sont d’une violence et d’une dureté à devenir dingue dans son siège (surtout le n°6). Et pourtant, après la frayeur, le dégoût et la colère, on se rend compte que c’était nécessaire. De l’amener comme ça, de le sociopolitiser comme ça, de l’interpréter comme ça et de l’imposer comme ça.
Historique, moderne et haletant, Them nous conte l’horreur de l’oppression comme la beauté de la résistance d’une famille afro-américaine des années 1950. Une série qui vaut le détour et deviendra sans doute culte. En tout cas pour Nous, Afro-descendant·es et allié·es blanc·hes. Il y a eu Roots, Get Out et désormais Them. Cette nouvelle claque magistrale, puissante et afro-américaine qui dégage d’un coup de pied dans la voie lactée les si pâles séries franco-belges.
Inspirée du chef-d’œuvre Get Out (Jordan Peele), la série Them (écrite par Little Marvin) est également sans concession: aucun sauveur blanc, ni Démocrate ou «universaliste» – dans sa version francophone – venant déblatérer ses conneries paternalistes. Aucune dilutions ou nuances blanco-hypocrites concernant l’horreur criminelle du racisme structurel nord-américain. Passé, présent et à venir.
Juste une brillante orchestration de faits historiques, narrés avec le sens du détail dénonciateur et une précision psychologique implacable. Comme seul·e un·e réel·le Afro-descendant·e peut le faire de façon crédible. S’y ajoute, dans chaque épisode, cet impressionnant décalage qui alterne surnaturel et réalité; cette fusion permanente entre négrophobie et satanisme; cette invocation lancinante à rester dignes, debout, quitte à en mourir…
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