Un rêve d'Indépendance (53 minutes-1998)

14 mars 2022 | Lecture 2 min.

Quand j’étais petite, mon grand-père maternel était étudiant en médecine. Mon père l’admirait beaucoup et nous le présentait en exemple. Pour lui, il était indispensable que nous soyons à la hauteur d’un tel grand-père. D’une part, j’en voulais à mon grand-père à cause de cela, de l’autre, arrivée à l’âge de 18 ans et me rendant compte qu’un grand-père étudiant était une anomalie, je me suis demandée comment cela se faisait. Pour trouver les réponses à mes questions, je suis devenue cinéaste – personne, dans la famille, ne trouvant nécessaire de me donner des explications satisfaisantes.

Mais, effectivement, l’histoire était si longue qu’elle méritait un film… Un premier indice: mon grand-père était né en 1919, au Congo colonial belge – ceci expliquant cela.

Le film est en accès libre ici pendant quelques jours, profitez-en!

à noter – Mardi 15 mars: Monique Mbeka Phoba présentera une masterclass intitulée «La colonisation dans le cinéma belge, un tabou?» au festival SAME, à l’école Sint-Lukas, rue Verte n°162, à 1030 Schaerbeeek, à 18h30.

Cette masterclass existe depuis 2015, donc 7 ans. Elle a été montrée à l’UCL, à l’ULB, à l’Université de Gand, à Point-Culture, à  Quai 10, au Bozar, à l’ISELP, au Pianofabriek, à l’EHESS, à Paris, au festival de films de Femmes “Elles tournent”, au Festival International de Films de Kinshasa, etc… Contrairement à l’époque coloniale, où une abondante production fit de certains missionnaires presque des alter ego de producteurs américains, la production cinématographique belge actuelle offre beaucoup moins d’exemples de films sur le passé colonial.
Ou de films sur le Congo tout court, en-dehors de documentaires de rétrospective et d’investigation.
En entreprenant mon court-métrage Sœur Oyo, je me suis donc affrontée à ce tabou sans en avoir au départ vraiment conscience. Mais, à force de recevoir la remarque que j’étais une des seules à avoir fait une fiction sur cette période, cela a éveillé mon intérêt. J’ai donc décidé d’aller explorer ce territoire encore secret: les films belges actuels sur la thématique coloniale.

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