Dès le début de ma pratique artistique, j’étais attirée par tout ce qui touchait au textile. J’avais des installations déjà assez scénographiques et j’ai rapidement noué des premiers contacts avec des metteurs en scène et des événements culturels nécessitant une scénographie. J’enseignais également l’art plastique dans des écoles primaires et maternelles.
Je suis arrivée à Bruxelles il y a un peu plus de dix ans et j’ai eu un coup de cœur pour la Belgique; j’y ai tout de suite apprécié les relations humaines chaleureuses. On m’a offert la possibilité de faire un stage à l’opéra de La Monnaie, et j’ai continué par la suite à y travailler «en supplément», dans les ateliers de tapisserie et «accessoires costumes». C’était passionnant pour comprendre tous les éléments qui composent un spectacle. À côté de cela, j’ai développé une pratique personnelle, que je suis amenée à exposer de temps en temps, surtout en Italie (Bologne, Florence, Milan).

J’ai rencontré Véronique Morel lors d’une formation sur le réseautage. Nous avons tout de suite sympathisé. Véronique m’a fait connaître l’asbl Mue-s Belgium qui organise des interventions en milieu scolaire. Elle m’a proposé de la rejoindre sur ses projets théâtraux, comme Sweet&Swing, produit par le théâtre de la Guimbarde (Charleroi). Aujourd’hui, je travaille toujours pour ce théâtre et pour Lily et compagnie.

Son aventure humaine, ses questionnements et sa non-reconnaissance artistique de son vivant me touchent énormément. La façon dont elle s’est donné la mort est bouleversante.

J’ai la chance de pouvoir allier un travail personnel lié aux questions des droits des femmes, très noir et blanc, organique, à des réalisations pour des spectacles joyeux et profonds, à base de petites formules sans grosse machinerie, qui circulent facilement dans des petits lieux comme les crèches, les écoles et les centres culturels.

Je me nourris beaucoup des livres et de la littérature, qui m’est chère aussi pour m’évader. Comme le fait de quitter la terre pour la mer: dès que je peux, je m’installe quelque part dans la nature, en connexion avec les éléments, les arbres, l’eau… À la fin du confinement, nous avons co-acheté un petit voilier sur lequel nous partons naviguer en Zélande, dans des petites îles perdues, où le contact avec la nature est total.